Pas moins de dix membres du gouvernement sénégalais accompagnent le Premier ministre Amadou Ba. Aïssata Tall Sall, ministre des Affaires Étrangères, Félix-Antoine Diome, ministre de l’Intérieur, Oulimata Sarr, ministre de l’Économie, les ministres des Infrastructures, de l’Agriculture, de l’Enseignement supérieur ou encore des Sports.
Organisé au château de Champs-sur-Marne, près de Paris, ce séminaire intergouvernemental est un « cadre de discussion et de décision unique » entre les deux pays, selon Paris. C’est l’occasion de « réaffirmer le caractère privilégié de la relation bilatérale franco-sénégalaise ». Cette rencontre sera axée sur le thème de la jeunesse, « dans la continuité du sommet Afrique-France de Montpellier », indique-t-on à Matignon.
Une quinzaine de jeunes Français, Sénégalais et Franco-Sénégalais étaient ainsi conviés à la rencontre. Des étudiants, des entrepreneurs et des acteurs de la société civile âgés de moins de 30 ans… Ce sont eux qui ont ouvert la rencontre lors d’une séance de travail qui a précédé la réunion plénière de ce séminaire intergouvernemental.
Le cadre n’a pas non plus été choisi au hasard puisque le premier chef d’État du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, a séjourné dans le château de Champs-sur-Marne.
Accent sur la jeunesse, jugée prioritaire par Paris
Qu’il s’agisse de l’éducation, du développement économique, de la lutte contre le Covid-19 ou de la sécurité, Paris reste pour le Premier ministre sénégalais Amadou Ba un partenaire privilégié :
« Dans le même élan, j’ai salué l’engagement de la France aux côtés des pays africains pour lutter contre le terrorisme au Sahel et la criminalité transfrontalière. Le seul problème entre nos deux pays, Madame la Première ministre, c’est qu’il n’y a pas de problème. Il n’y en a aucun. ». C’est en ces termes, et avec une pointe d’humour, que le Premier ministre sénégalais Amadou Ba a résumé les liens qui unissent son pays à la France, rapporte Clémentine Pawlotsky, journaliste au service Afrique de RFI, présente à la rencontre.
Selon le Premier ministre sénégalais Amadou Ba, l’accent a été mis sur l’agriculture, l’agroalimentaire, le numérique, la formation, le soutien au secteur privé, l’investissement et la jeunesse – une thématique jugée prioritaire par Paris.
Un accord a été signé pour promouvoir l’engagement citoyen des jeunesses française et sénégalaise. Un autre pour la mise en place de classes préparatoires aux grandes écoles, au Sénégal. La France souhaite également encourager les échanges universitaires entre les deux pays. « Car c’est bien [la jeunesse] qui construira l’avenir de notre relation », explique de son côté Élisabeth Borne, la Première ministre française.
Et cela passera aussi, selon elle, par la culture et le sport. La France et le Sénégal se préparent tous deux à d’importantes échéances : les Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024, et les Jeux olympiques de la Jeunesse de Dakar en 2026. L’occasion de conclure là aussi un accord de coopération entre les deux comités d’organisation.
Les visas des Sénégalais restent un sujet de discorde
Reste peut-être la question de l’obtention des visas pour les Sénégalais souhaitant se rendre en France. Depuis la crise du Covid-19, les délais d’obtention peuvent être extrêmement longs. La Première ministre française, Élisabeth Borne, s’en explique :
« Alors, je vous confirme qu’effectivement, il y a eu un allongement des délais pour l’obtention des visas. Mais de façon générale, avec la crise Covid, on a aussi eu une désorganisation d’un certain nombre de nos postes et on s’emploie à y remédier. Je pense qu’on a des premiers résultats très concrets. En tout cas, on est tout à fait déterminés à retrouver une qualité de service, si je puis dire, qui soit à la hauteur des attentes. »
Le Premier ministre sénégalais a également salué, à l’issue de ce séminaire intergouvernemental, l’engagement de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel ou encore l’aide apportée par Paris la gestion de la crise sanitaire liée au Covid-19.
Amadou Ba, nommé Premier ministre en septembre, sera ensuite attendu devant les députés sénégalais le lundi 12 décembre pour sa déclaration de politique générale.
Avec rfi.fr